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Association Abraham Mazel – thème 2017: « Résister à la peur »

Le thème choisi pour l’année 2017 est « Résister à la peur ».

Ce thème sera développé, entre autres,  lors des Rencontres du film documentaire (31 mars et 1, 2 avril, salle Stevenson à St- Jean du Gard) et lors des Rencontres d’été (30 juin et 1,2 juillet à la Maison Mazel) .

Depuis septembre,  nous préparons la programmation des films et recherchons les intervenants,   conférenciers,   artistes, animateurs d’ateliers… pour l’été. Voici une présentation du thème. S’il vous donne des idées,  n’hésitez pas à nous les communiquer !

      La peur semble imprégner nos vies d’Occidentaux pourtant à l’abri des bombardements, des cyclones et de la grande misère.

Les médias la distillent au fil de l’actualité : peur des attentats, peur de perdre son emploi, peur des changements climatiques, peur de l’invasion numérique, de l’afflux des réfugiés, des populismes…

Et puis, il y a les vieilles peurs humaines: peur du manque d’amour, du rejet, du jugement, de l’autre, de l’inconnu, de la mort…

On pourrait encore ajouter la peur des souris et toutes les phobies qui prêtent à sourire mais sont révélatrices de ce qui nous habite.

On le sait pourtant, la peur est mauvaise conseillère.

Nous souhaitons, lors de ces rencontres 2017, identifier quelques unes de ces peurs et déconstruire leur instrumentalisation.

Il semble urgent de distinguer ceux qui « lancent des alertes », qui annoncent des catastrophes pour éviter qu’elles n’arrivent, de ceux qui suscitent les peurs pour en tirer profit, pour asseoir leur pouvoir, pour gagner des électeurs.

Conférences, films, débats, expositions, ateliers seront autant de moyens de résister à la peur.

 

Qu’est-ce qu’on risque ???

En complément, voici un beau texte de Jacques Verseils

Si toutes les Marie du monde…

Elle l’a écrit sur une pierre de la vieille tour. Ou peut-être l’ont-elles  gravé ensemble. « Résister ». Les prisonnières de la Tour d’Aigues-Mortes. Résister à la peur du geôlier. Résister à la peur de dire les deux mots « j’abjure ». Résister à la peur de ne plus revoir les frères et le pays qu’elles aiment tant.

Elles ont jeté aux orties la peur et la honte. Les 343 « salopes » du Manifeste qui ont exposé leurs corps pour en réclamer la liberté. Et toutes les autres pour dénoncer le regard mâle posé sur elles.

Elles n’ont cessé de tourner les mères de la place de mai, plazza de Mayo, défiant les fusils militaires pour réclamer des nouvelles d’un fils, d’un amant, d’un mari. Comme tournent encore les cercles de silence.

« Même pas peur », disent-elles aujourd’hui. Même pas peur du chantage au chômage. Même pas peur de l’Autre, noire, jaune, blanche, nue ou emburkinée. Même pas peur des Babylone climatiques des savants fous, ni de la haine médiatisée sur des tabloïds people.

Elles se sont levées.